Il n'est pas vrai que moi je l'invoque seulement, mais avant tout je crois à sa grandeur.
Ce n'est pas pour ses présents que je persévère dans mes supplications, mais parce qu'il est la vie véritable et la cause vraie de la respiration, sans laquelle il n'y a ni mouvement ni progrès.
Ce n'est pas tant, en effet, par l'attache de l'espérance que par les liens de l'amour que je suis attiré.
Ce n'est pas des dons, mais du donateur dont j'ai toujours la nostalgie.
Ce n'est pas la gloire à quoi j'aspire, mais c'est le glorifié que je veux embrasser.
Ce n'est pas le désir de la vie, mais par le souvenir de celui qui donne la vie que toujours je me consume!
Ce n'est pas après la passion des jouissances que je soupire, mais c'est par désir de celui qui les prépare que du plus profond de mon cœur j'éclate en sanglots.
Ce n'est pas le repos que je cherche, mais c'est le visage de celui qui donne le repos que je demande en suppliant.
Ce n'est pas pour le banquet nuptial, mais c'est du désir de l'Époux que je languis.
Dans l'attente certaine de sa puissance, malgré le fardeau de mes transgressions, je crois avec une indubitable espérance, en me confiant dans la main du Tout-puissant, que non seulement j'obtiendrai le pardon mais que je le verrai, lui en personne, grâce à sa miséricorde et à sa pitié, et que, méritant pourtant d'en être proscrit, je serai fait héritier du ciel.
Toi qui à été fortifiée et protégée par le Père très haut, préparée et consacrée par l'Esprit Saint qui s'est reposé sur toi, embellie par le fils qui habita en toi. Accueille cette prière et présente la à Dieu.
Ainsi par toi toujours secouru et comblé de tes bienfaits, aillant trouvé refuge et lumière près de toi, je vivrai pour le Christ, ton fils et Seigneur.
Sois mon avocate, demande et supplie; comme je crois à ton indicible pureté, je crois au bon accueil qui est fait à ta parole.
Il en sera ainsi, ô Mère du Seigneur, si dans ma recherche incertaine tu m'accueilles, ô toi toute disponible, si dans mon agitation tu me tranquillises, ô toi qui es repos, si le trouble de mes passions tu le changes en paix, ô Pacificatrice, si mes amertumes tu les adoucis, ô toi qui es douceur, si mes impuretés, tu les enlèves, ô toi qui as surmonté toute corruption, si mes sanglots, tu les arrêtes, ô Allégresse.
Je te le demandes, Mère du Très Haut Seigneur Jésus, lui que tu as enfanté Homme et Dieu à la fois, Lui qui aujourd'hui glorifié par le Père et le Saint Esprit, Lui qui est tout et en toutes choses.
A Lui soit la Gloire, dans les siècles des siècles
Amen.
St Grégoire de Narek, Elegies spirituelles.