« Prenez surtout garde aux deux fautes ordinaires, que font
presque tous ceux qui disent le chapelet ou le rosaire :
« La première, c'est de ne prendre aucune intention en
disant leur chapelet, en sorte que, si vous leur demandiez pourquoi ils disent
leur chapelet, ils ne sauraient vous répondre. C'est pourquoi ayez toujours en
vue, en récitant votre Rosaire, quelques grâces à demander, quelque vertu à
imiter, ou quelque péché à détruire.
« La seconde faute qu'on commet ordinairement en récitant le
saint Rosaire, c'est de n'avoir point d'autre intention, en le commençant, que
de l'avoir bientôt fini. Cela vient de ce qu'on regarde le Rosaire comme une
chose onéreuse, qui pèse bien fort sur les épaules lorsqu'on ne l'a pas dit,
surtout quand on s'en est fait un principe de conscience, ou quand on l'a reçu
par pénitence et comme malgré soi.
« C'est une pitié de voir comment la plupart disent leur
chapelet ou leur Rosaire. Ils le disent avec une précipitation étonnante; ils
mangent même une partie des paroles. On ne voudrait pas faire un compliment, de
cette manière ridicule, au dernier des hommes, et on croit que Jésus et Marie
en seront honorés !... Après cela, faut-il s'étonner si les plus saintes
prières de la religion chrétienne restent sans presque aucun fruit; et si,
après mille et dix mille Rosaires récités, on n'en est pas plus saint ?
« Arrêtez, cher confrère du Rosaire, votre précipitation
naturelle, en récitant votre Rosaire, et faites quelques pauses au milieu du Pater et
de l'Ave, et une plus petite après les paroles du Pater et
de l'Ave que j'ai marquées par une croix (†), ci-après.
Notre Père qui êtes aux cieux † que Votre Nom
soit sanctifié † que Votre règne arrive† que Votre volonté
soit faite † sur la terre comme au ciel † Donnez-nous
aujourd'hui† notre pain de ce jour † et pardonnez-nous nos
offenses † comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés † et
ne nous laissez pas succomber à la tentation † mais délivrez-nous
du mal. Ainsi soit-il.
Je vous salue, Marie, pleine de grâce † le
Seigneur est avec Vous † Vous êtes bénie entre toutes les femmes † et
Jésus le fruit de Vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu † priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant † et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il. |
« Vous aurez d'abord de la peine à faire ces médiantes, par
la mauvaise habitude que vous avez de prier à la hâte; mais aussi une dizaine,
dite ainsi posément, vous sera plus méritoire que des milliers de Rosaires
récités à la hâte, sans réfléchir ni s'arrêter. (Source : « Le secret admirable
du saint Rosaire » par saint Louis-Marie Grignons de Montfort.)
Tout aussi posément nous devons réciter le Gloria et
la prière apprise par Notre-Dame, à Fatima, aux trois petits enfants :
Gloire au Père, † au Fils, † et au
Saint-Esprit, † Comme il était au commencement, maintenant et
toujours, † et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Ô mon Jésus, † pardonnez-nous nos péchés, † préservez-nous
du feu de l'enfer, † et conduisez toutes les âmes au Ciel, † nous
vous prions spécialement pour celles qui ont le plus besoin de Votre
miséricorde.
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source: « Le secret du Rosaire », par saint Louis-Marie Grignion de Montfort, quarante-quatrième rose : "Comment réciter le Rosaire". Éd. Traditions Monastiques, 256 pages