Seigneur Jésus, Souverain Prêtre et Pasteur universel, qui nous avez enseigné à prier en disant : " Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson ", écoutez avec bienveillance nos supplications et suscitez en grand nombre des âmes généreuses, qui, animées par votre exemple et soutenues par votre grâce, aspirent à être les ministres et les continuateurs de votre vrai et unique sacerdoce.
Faites que les embûches et les calomnies de l'ennemi mauvais, aidé par l'esprit indifférent et matérialiste de ce siècle, n'obscurcissent pas chez les fidèles la sublime splendeur et la profonde estime reconnues à la mission de ceux qui, sans être du monde, vivent dans le monde pour être les dispensateurs des divins mystères.
Faites que pour préparer de bonnes vocations, on continue toujours à donner à la jeunesse l'instruction religieuse, une formation à une piété sincère, à la pureté des moeurs et au culte du plus haut idéal.
Faites que pour collaborer à cette oeuvre la famille chrétienne ne cesse jamais d'être une pépinière d'âmes pures et ferventes, consciente de l'honneur de donner au Seigneur quelques-uns de ses nombreux rejetons.
Faites que votre Eglise ait dans toutes les parties du monde les moyens nécessaires pour accueillir, favoriser, former et conduire à terme les bonnes vocations qui s'offrent à elle.
Et pour que tout cela devienne une réalité, ô Jésus, qui désirez tant le bien et le salut de tous, faites que la puissance irrésistible de votre grâce ne cesse de descendre du ciel jusqu'à être dans de nombreux esprits tout d'abord un appel silencieux, puis une généreuse réponse, et, enfin, une persévérance dans votre service.
Ne souffrez-vous pas, Seigneur, de voir tant de multitudes, telles des troupeaux sans pasteur, sans personne qui rompe pour elles le pain de votre parole, qui leur présente l'eau de votre grâce, risquer ainsi d'être à la merci des loups rapaces qui les menacent continuellement ?
Ne souffrez-vous pas de contempler tant de champs où ne s'est pas encore enfoncé le soc de la charrue, où croissent, sans que quelqu'un leur dispute le terrain, les chardons et les ronces ?
N'éprouvez-vous pas de la peine à considérer tant de vos jardins, hier verts et touffus, près de jaunir et devenir incultes ?
Permettrez-vous que tant de moissons déjà mures s'égrènent et se perdent, faute de bras qui les récoltent ?
O Marie, Mère toute pure, dont les mains pleines de pitié nous ont donné le plus saint de tous les prêtres ;
ô glorieux Patriarche saint Joseph, exemple parfait de réponse aux appels divins ;
ô saints prêtres, qui formez au ciel autour de l'Agneau de Dieu un choeur privilégié,
obtenez-nous en grand nombre de bonnes vocations,
afin que le troupeau du Seigneur, soutenu et guidé par des pasteurs vigilants,
puisse arriver aux très doux pâturages de la félicité éternelle. Amen !
Pie XII (6 novembre 1957)