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Tu es Roi pour l'éternité, ô Mon Dieu par Sainte Thérèse d'Avila

« Tu es Roi pour l'éternité, ô mon Dieu; et Ton Royaume n'est pas un Royaume d'emprunt. Lorsque l'on dit au Credo que « Ton Royaume n'aura pas de fin », il est rare que mon cœur n'en éprouve pas une joie toute particulière. Je te loue, Seigneur, je te bénis à jamais ! Enfin, Ton Royaume durera éternellement ! Ne tolère pas, mon Maître, qu'en T'adressant la parole on se croie permis de ne le faire que des lèvres... Il est clair qu'on n'aborde pas un prince avec le même laisser-aller qu'un paysan ou de pauvres femmes comme nous, qu'il est toujours permis de traiter sans façon. Dans ma simplicité, je ne sais pas parler à ce divin Roi, mais son humilité est si grande qu'Il ne manque pas de m'écouter et me permet d'approcher de Lui. Ses gardes non plus ne me repoussent pas, car les anges qui l'entourent connaissent les goûts de leur Roi : ils n'ignorent pas que cette simplicité d'un petit berger bien humble, qui en dirait davantage - le Roi voit bien - s'il en savait davantage, lui est plus agréable que tous les raisonnements choisis des plus sages et des plus savants, quand l'humilité leur manque. Mais si notre Roi est bon, ce n'est pas une raison pour que nous soyons discourtois. Et ne serait-ce que pour le dédommager de l'infection que lui apporte l'approche d'une personne telle que moi, il est juste que nous nous efforcions de bien connaître sa noblesse et sa grandeur. En vérité, il suffit de L'approcher pour en être instruit... Si, en approchant de Lui, mes filles, vous réfléchissez, vous vous demandez à qui vous allez parler, ou à qui vous parlez déjà, mille vies comme les nôtres ne suffiront pas pour concevoir les égards que mérite un tel Seigneur, Celui devant qui les anges tremblent, qui commande à tout, qui peut tout, et pour qui vouloir c'est faire ».